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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 15:18

Il y a 3 semaines, j'ai envoyé une candidature à l'inspéction académique de mon département pour être AVS (assistante de vie scolaire, c'est à dire accompagner les enfants handicapés à l'école et les aider à s'intégrer, à faire leur travail, etc...)

J'avais bien entendu trouvé une annonce sur leur site internet.

 

Je n'ai à l'heure actuelle toujours pas reçu de réponse.

 

Le diplôme le plus élevé demandé est le bac, et il est souhaitable d'avoir quelques expériences auprès d'enfants.

 

A savoir:

- Je possède un bac +3 en psychologie, j'ai effectué un stage de 2 mois et demi en hôpital de jour et CMP, un autre en centre pour enfants polyhandicapés

- J'ai été éducatrice dans un IME pendant 10 mois

- J'ai fait du bénévolat pendant 3 mois dans une école pour enfants handicapés en Inde

- Je possède le CAP petite enfance, j'ai fait un stage de 2 mois en école maternelle et un autre en crèche

 

N'ai-je pas suffisemment de compétences???

Je précise que j'avais déjà candidaté pour être AVS sur l'académie de Lyon en 2007, sans évoquer le syndrome d'Asperger. J'avais à l'époque moins d'expérience professionnelle, et j'avais été reçue à l'entretien, et retenue sur liste d'attente.

 

Cette fois-ci, j'ai fait l'erreur d'évoquer le syndrome d'Asperger dans ma lettre de motivation, selon ces termes: 

 

"Je dois vous préciser que je souffre moi-même du syndrome d’Asperger, et outre mes connaissances théoriques concernant les troubles envahissants du développement, j’en fais également l’expérience au niveau de mon vécu personnel. Ayant appris malgré tout à m’adapter à la société et y évoluer, je pense être une personne des mieux placées pour comprendre les enfants différents, et faire le lien entre eux et les acteurs présents au sein de leur milieu scolaire."

 

 

Je pense avoir commis là une erreur fatale.

Alors ma conclusion est celle ci: Si on évoque le syndrome d'Asperger dans sa candidature, personne ne prendra la peine, ne serait-ce que d'accuser réception de cette candidature. Si on ne l'évoque pas, et qu'on a la chance d'être reçu en entretien, on risque fort de rater cette epreuve fatale pour les aspies. Etre recalé, ou au mieux gentiment placé sur liste d'attente comme je l'avais été en 2007.

 

ALORS QUE FAUT IL FAIRE?

 

Aujourd'hui j'ai envie de dire à tous les Aspies qui me lisent: REBELLEZ VOUS !!!!

 

Je vais ré-envoyer la même lettre, sans mentionner le syndrome d'Asperger. Et si je n'ai toujours pas de réponse, j'enverrai une lettre pour leur rappeler que j'ai déjà envoyé deux lettres et que j'aimerais au minimum qu'on m'en accuse reception!!! Je leur demanderai ensuite pourquoi ils estiment que mes compétences ne sont pas assez élevées pour être au minimum reçue en entretien. Je suis même prête à porter plainte pour discrimination si les choses s'enveniment. RAS LE BOL !!!!

 

Et à tous les Aspies qui me lisent et qui sont sans emploi: faites des dossiers pour demander l'AAH, vous y avez droit. Et ne vous laissez plus marcher sur les pieds, ne tolérez plus que l'on vous traite d'"assistés"!!! Car ce sont eux, tous ces foutus employeurs, toutes ces personnes bien integrées dans cette petite société de merde, qui font de nous des assistés!!! A force de discrimination, d'intolérance, à nous juger sur ces compétences sociales que l'on ne maitrise pas, sans même se demander quelles sont nos compétences professionnelles !!!!

Et que l'on ne vienne plus me servir des discours de "ils n'ont pas le choix, ils font ce qu'ils peuvent, il y a tellement de monde sur le marché du travail, etc...". Je ne pense pas être la dernière des abruties, et je pense pouvoir affirmer que si je n'ai pas d'emploi aujourd'hui, ce n'est pas faute de compétences. J'ai pu observer une AVS à l'école maternelle où j'ai fait mon stage, et je peux vous dire que ce n'étaient pas ses compétences en matière d'enfance et de handicap qui l'etouffaient.

 

Aujourd'hui, je vis de l'AAH et si ça les emmerde de payer des impôts pour les gens comme moi, et bien j'en suis BIEN CONTENTE !!!!

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 21:15

... de glorieux à vous raconter.

Je me dois quand même de vous donner quelques nouvelles.

 

Début octobre, j'ai envoyé mon dossier de demande d'AAH et de PCH à la MDPH

La commission a eu lieu il y a quelques jours, et je devrais toucher l'AAH d'ici peu.

En revanche, il m'ont refusé la PCH pour le motif "vous ne réunissez pas les critères d'attribution relatifs aux capacités fonctionnelles établis par la legislation en vigueur". Ma psy m'a expliqué qu'ils attribue la PCH aux personnes qui ne peuvent pas faire leur toilette seules, etc...  mais les gens qui ont besoin d'un coaching social pour pouvoir trouver un emploi, voire même prendre en charge certains aspects de leur vie (administration, téléphone, relations sociales et amicales), on s'en fiche. 

Enfin, ce n'est pas grave la présidente de l'association qui s'occupe de moi a dit que même sans PCH elle ne me laisserait pas tomber, et qu'on referait une demande dans quelques temps.

Pour l'AAH je dois vous avouer que je ressens un grand soulagement, de savoir que ma situation deviendra un peu moins précaire qu'avec le RSA, au moins pour pouvoir continuer à nourrir ma fille le temps de trouver un emploi (je l'espère).

 

Avec l'association, j'ai passé des tests pour l'emploi, pour savoir vers quel domaine il vaut mieux que je m'oriente compte tenu de mes difficultés. Je sais déjà que c'est dans le domaine administratif , genre emploi de bureau, mais j'attends des résultats plus précis avec impatience.

 Et par conséquent, vous imaginez bien que j'ai abandonné toutes les pistes que j'avais soulevées après l'obtention du CAP.

J'abandonne ma branche....

 

Coté perso, j'ai quitté mon appartement début novembre et je me suis installée chez mon copain en ville. Il a un tout petit T3 et comme on a chacun un enfant, on est vraiment serrés... Ca fait donc 2 mois qu'on cherche une maison, et entre celles qui ne nous conviennent pas et les refus à cause de ma situation c'est assez compliqué. Sans compter que cette installation commune me fait perdre le RSA (heureusement j'ai envoyé mon dossier pour l'AAH au bon moment!), et que mes affaires sont éparpillées au quatre coins du département (dans les granges ou grenier chez ma mère et chez les parents de mon copain...)

 

Pour résumer, je suis dans une période de remise en question, de doutes et d'incertitude très angoissante.

J'ai perdu toute confiance en moi, à peine si j'ose sortir seule de l'appartement.  J'ai de plus en plus de crises d'angoisse en conduisant en ville (mon copain a  eu un retrait de permis de 4 mois et c'est toujours moi qui dois conduire, pour aller visiter les maisons, ou chercher le petit à l'école, etc...).

Je sais que je vais devoir me remettre sur pied tout doucement, prendre le temps de trouver un emploi qui puisse me convenir et ne pas m'engendrer trop de stress, ne serait-ce qu'à mi-temps, et puis gravir les échelons petit à petit pour réussir un jour enfin à avoir une situtation "acceptable" d'un point de vue social. (par acceptable je n'entends pas une aisance de revenus, mais simplement ne plus courir le risque de me faire lyncher dans la rue car je vis aux "crochets" des autres... Avec les chaines douteuses empreintes de haine qui circulent sur les réseaux sociaux, c'est vrai qu'on a du souci à se faire)

 

Bon, j'espère vous redonner des nouvelles très rapidement, car je ne demande qu'à sortir de cet écueil.

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 14:18

J'ai finalement été admise au CAP petite enfance, grâce à d'excellentes notes à l'écrit et à l'épreuve de cuisine/ménage qui ont rattrapé la catastrophe à l'oral et à l'épreuve des poupons. Je m'en suis sortie avec une moyenne de 11,3/20.

 

Et maintenant?

 

Plusieurs voies s'ouvrent à moi:

 

- Chercher du travail en crèche, ce qui ne me motive guère après les appréciations que j'ai reçues à l'issue de mes stages. Ne sait pas communiquer, ne sait pas travailler en equipe.

Pour réussir dans cette voie là, je pense qu'il vaut mieux attendre d'avoir un soutien et un accompagnement . Ce sera bientôt en cours d'acquisition grâce à l'association dont j'ai parlé il y a quelques mois, je vais bientôt envoyer le dossier de demande auprès de la MDPH.

 

- Devenir assistante maternelle, ce qui implique d'obtenir l'agrément et m'installer dans un logement plus grand. Actuellement je suis très motivée par cette voie, car cela me permettrait en plus de pouvoir continuer à m'occuper de ma fille sans la faire garder. J'espère juste que mon dossier MDPH ne posera pas trop de problèmes pour obtenir un agrément.

Dans le même style, devenir assistante familiale serait l'idéal, car c'est à peu de choses près ce que j'ai toujours rêvé de faire.

 

- Recommencer une formation. Plein d'idées qui m'ont traversé l'esprit cette année.

 

Le plus réaliste: passer en un an une licence professionnelle "accompagnant de personnes avec autisme et troubles apparentés", mais ça ne se fait que sur Paris, et je ne sais pas comment m'organiser pour vivre la-bas avec ma fille.

 

Passer un concours d'entrée en école d'orthophonie, et faire quatre ans d'école d'orthophonie. Pour le concours, je vais me confronter à la même galère et la même phobie des examens que pour le CAP mais en pire. Et puis encore une fois, comment m'organiser pour vivre dans une grande ville avec ma fille.

 

Terminer mes études de psycho. Toujours le problème des examens et des grandes villes.

 

Enfin voilà, des pistes à explorer, des pour et des contre à peser. Et toujours continuer à marcher avec mon point d'interrogation au dessus de la tête, tel un couperet.

 

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 12:09

 

J'ai passé ces deux derniers mois à travailler afin d'être au point pour passer mon examen du CAP.

 

Les epreuves se sont deroulées ainsi:

 

30 Mai: épreuve écrite  - prévention santé et environnement

1er Juin: épreuve écrite - prise en charge à domicile

9 Juin: épreuve orale - accompagnement éducatif de l'enfant (entretien s'appuyant sur le rapport de stage)

9 Juin: épreuve pratique - techniques de service à l'usager (cuisine et ménage)

17 Juin: épreuve pratique - prise en charge à domicile (soins, gestes de premiers secours, etc...)

 

Les écrits, niveau troisième, se sont évidemment très bien passés, même si j'avais le souffle court et une boule au ventre en me dirigeant vers la salle d'examen le premier jour... Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas passé d'examen.

 

Je me rongeais les sangs depuis plusieurs mois en songeant à l'épreuve orale.

La veille de cette épreuve, je m'entrainais à éplucher et couper des pommes pour l'épreuve pratique de cuisine, et n'y parvenant pas comme je l'aurais voulu j'ai fait une crise d'angoisse. Je suis partie en pleurant dans la chambre, et j'ai décidé que je n'irai pas passer les épreuves. Une tristesse infinie s'est alors emparée de moi, le sentiment d'un echec de plus, de tous ces efforts accomplis dans l'année pour finalement n'arriver à rien, de ce syndrome, ce handicap qui m'empechera toujours de pouvoir rêver quelque avenir que ce soit. J'ai eu envie de me faire du mal. J'ai commencé à me taper la tête contre le mur, mais mon copain est arrivé pour tenter de me calmer. C'était insoutenable alors je hurlais, je le frappais de toutes mes forces. Il a fini par m'immobiliser et une immense douleur m'a crevé le coeur. Etre ainsi incapable de mouvement, sur ce lit comme dans la vie... J'ai fini par pleurer encore quelques temps seule dans la chambre, avant d'accepter mon echec.

J'ai appelé ma mère pour lui dire que je n'irai pas passer les épreuves. Puis j'ai prévenu ma soeur et ma cousine que je n'irai pas à Paris ce week-end (j'étais invitée à l'anniversaire de ma cousine), car je n'aurais aucune raison de faire la fête. Elles ont tenté de me remotiver pour aller à l'examen, ma cousine m'a donné ses trucs et astuces avant les réunions. Je connais déjà tout ça par coeur mais bon... Penser à ma cousine qui a l'angoisse de parler en public et qui est finalement devenue responsable de magasin, m'a redonné une once d'optimisme. Et puis j'ai finalement refusé de voir les efforts que j'avais accomplis dans l'année anéantis stupidement. Je me suis dit que tout le monde avait raison, qu'il valait mieux que j'y aille, quitte à m'enfuir si c'était insoutenable, plutôt que de ne pas y aller du tout.

J'ai donc continuer à me préparer, jusqu'à 2 heures du matin j'ai préparé mon petit exposé sur mon rapport de stage. Je me suis entrainé à le réciter devant mon copain. Cela devait durer 10 minutes, j'arrivais à tenir 5 minutes, je trouvais ça déjà satisfaisant. 

 

Je me rends sur le lieu d'examen le matin à 9h30, et j'ai le temps d'échanger quelques phrases avec les deux autres candidates libres qui passeront toutes les épreuves en même temps que moi.

Puis une femme du jury arrive, je serai la première à passer.

Je la suis et m'installe, puis elles me disent tout de suite:

"Vous devez nous parler de vos stages pendant 10 minutes. Parlez nous surtout de vos activités, car en ce qui concerne les structures on vient de lire votre dossier..."

Comment réduire à néant tout ce que je m'étais entrainée à faire la veille. Je ne savais pas du tout quoi dire, alors j'ai tout de même tenté de faire l'exposé que j'avais préparé, mais je l'ai réduit de façon catastrophique, pour finalement finir par enchainer trois phrases de façon ridicule.

Cela a du durer 30 secondes, puis je suis restée sans rien dire. Elles ont alors dit "bon, on va passer aux questions, parce que...."  et trois petits points de suspension qui font bien comprendre l'ampleur de la catastrophe...

Je me suis debrouillée tant bien que mal pour répondre aux questions, mais sous l'effet de l'angoisse je ne parvenais plus à reflechir correctement. Et puis comme d'habitude, je me contentais de réponses brèves, incapable d'argumenter ou de parler plus de quelques secondes d'affilées...

Je suis sortie de là avec une terrible envie de pleurer, sachant pertinemment que ce que j'avais fait était ridicule. Mais bon, au moins je ne m'étais pas enfuie, et rien qu'en soi c'était déjà une sorte de victoire.

 

L'épreuve de l'après-midi c'est plutôt bien passée. Ce n'était pas le même jury que le matin, et elles nous ont tout de suite mis à l'aise. On devait faire une compote de pommes et effectuer un balayage humide dans un couloir.

J'ai eu un peu de mal à m'organiser sous l'effet du stress, mais le résultat final était bon.

Je suis sortie avec une sensation de soulagement et de satisfaction.

 

Je ne me suis pas trop tracassée dans la semaine précédant la dernière épreuve. Changer des couches, faire la toilette, on peut dire que depuis deux ans je sais le faire. J'ai également acquis les bases du secourisme depuis plusieurs années. Mais je savais tout de même que ce serait difficile pour moi de parler à des poupons comme si c'était de vrais enfants, tout cela sous l'oeil pas forcément bienveillant du jury.

Je m'y suis présentée en ce vendredi 17 Juin, et j'ai d'abord eu la désagréable surprise de découvrir que c'était le même jury que pour l'épreuve orale.

On devait effectuer le change d'un nourrisson de 4 mois, puis aller aider une petite fille de deux ans qui s'étouffait pendant son goûter.

Après quelques minutes de reflexion sur le sujet, on a commencé à préparer les affaires pour effectuer le change.

Je me sentais très mal, l'angoisse était si intense que je voyais les choses comme à travers un rouleau de sopalin (cela m'arrive parfois, je ne vois que ce que je dois voir à un instant précis, et je ne vois rien de ce qu'il y a autour).

Une fois tout préparé, les autres filles avaient déjà toutes pris leur poupon, je me jette sur le premier que je vois sur une commode et j'entends "votre bébé est en train de dormir, c'est peut-etre mieux dans un lit!!!" Ah oui effectivement, il restait un poupon dans un lit...

Je vais effectuer le change. Pendant ces cinq minutes insoutenables, j'entendais les autres filles parler à leurs poupons de façon presque gaga, et j'étais incapable de sortir le moindre mot. J'ai seulement réussi à lui dire un timide "je te laisse là, je reviens" en le mettant dans son transat une fois changé.

En nettoyant le plan de travail, j'entendais les autres candidates faire des transmissions imaginaires aux parents, ou faire semblant d'appeler les pompiers avec un téléphone imaginaire, etc... Le genre de chose que je suis incapable de faire, même en famille sous forme de jeu.... J'ai fini de nettoyer mon plan de travail et l'angoisse est à son paroxysme, je ne sais pas comment faire ces transmissions imaginaires... Je me tourne vers le jury et m'entends dire quelque chose du genre "où est l'autre enfant?"... J'avais donc décidé de faire l'impasse sur les transmissions. On me répond "et bien, vous avez lu votre sujet, où est-il censé être?" En train de goûter évidemment... Je dois me tourner vers cette table ou sont accoudés tous ces horribles poupons, que je n'avais pas voulu voir autrement que du coin de l'oeil de façon brouillée... Je me sens paralysée.

Je dis à la femme du jury que je ne me sens pas bien, elle me dit de m'asseoir un peu, ce que je fais immédiatement. Et puis je n'ai pas réussi à reprendre le dessus, je suis restée assise là en attendant la fin de cette epreuve insurmontable. J'entendais les autres filles continuer à appeler leurs pompiers. La femme du jury m'a dit qu'il me restait quelques minutes si je voulais terminer mon epreuve, mais qu'après j'allais devoir sortir pour permettre aux autres candidates de passer. Tout s'est finalement terminé, et je suis sortie sans même trouver la force de dire aurevoir.

 

Les résultats devaient être communiqués le 8 Juillet, pendant ces trois semaines j'ai alterné les moments où je me terrais dans mon trou sans voir personne, et ceux où je faisais la fête en buvant plus que de raison, afin d'oublier que j'étais incapable de faire quoi que ce soit.

 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 13:50

© Asperger Aide France - Février 2011

Asperger Aide France, membre du Collectif Autisme, membre du Comité Consultatif National de réflexion sur l'autisme, conformément au Plan Autisme du 16 mai 2008, présente ce guide d'information sur le Syndrome d'Asperger, en vue de l'insertion professionnelle des personnes concernées en milieu de travail ordinaire.

 

Vous pouvez télécharger le guide en cliquant ici

 

Objectif de ce guide :

 

Le Syndrome d'Asperger touche en France environ 400 000 personnes. La plupart ne sont même pas diagnostiquées et beaucoup sont sans emploi – ou ont un emploi très en-deçà de leurs aptitudes.

 

Pourtant, moyennant quelques connaissances simples sur le syndrome, il est possible d'employer ces personnes motivées, fiables, compétentes, le plus souvent fortement qualifiées, à pratiquement tous les postes de l'entreprise excepté ceux liés à la communication.

 

Employer des Asperger n'est pas qu'une question d'éthique ou d'humanisme : il peut s'agir avant tout d'efficacité économique pure et simple. En effet, le Syndrome d'Asperger occupe une place particulière parmi les handicaps, puisqu'il implique, outre certaines difficultés, de nombreuses aptitudes particulières, parfois hors du commun.

 

Ce n'est pas un hasard si dans les pays scandinaves et anglo-saxons certaines entreprises emploient quasi-exclusivement des Asperger en raison de leur efficacité professionnelle. Le présent guide se propose de donner des pistes pour que leurs capacités puissent bénéficier à votre entreprise et à la société en général et, que la personne Asperger puisse se sentir convenablement prise en charge dans son milieu professionnel.

 

FICHE 1 : Qu’est-ce que le Syndrome d’Asperger (SA) ?

 

Le Syndrome d’Asperger est un handicap neurologique d'origine génétique. Il a été découvert par le psychiatre autrichien Hans Asperger en 1944 et reconnu par l’OMS en 1994.

Le SA relève d’un désordre du développement d’origine neurologique. Ce handicap semble lié à des anomalies structurelles du cerveau, plus précisément de l’hémisphère droit, où se déroulent les processus responsables des émotions.

Il se traduit notamment par une difficulté à traduire le langage social, à communiquer et interagir avec les autres. Les personnes Asperger ont du mal à comprendre et à prévoir les comportements et les intentions des autres du fait de leur incapacité plus ou moins grande à saisir l’implicite et l’abstrait dans leur relation à l’ autre.
 

Par exemple lorsque nous rencontrons une personne pour la première fois, nous avons spontanément une idée de son âge, de son statut social, et nous savons immédiatement, à l’expression de son visage et au ton de sa voix, si cette personne est heureuse, en colère ou bien triste, et comprenons de manière intuitive comment nous comporter en conséquence. Les Asperger ne perçoivent pas naturellement le « langage invisible » et n’ont pas cette capacité naturelle à le déchiffrer.

 

-> Ce handicap n'est pas insurmontable. Les Asperger sont capables d'apprendre grâce à leur intellect, une grande partie de ce “langage invisible”, de la même façon que l'on apprend une langue étrangère.
Il est également primordial que les autres personnes connaissent ces particularités.

 

FICHE 2 : Comprendre le SA – ses mécanismes de base

 

Les comportements surprenants d'un Asperger lors de ses interactions sociales ne sont pas dus au hasard, et encore moins à un manque de politesse ou à de la mauvaise volonté, comme on risque de le croire par méconnaissance du syndrome.

 

- Théorie de l'esprit : une aptitude que nous avons tous et qui nous permet de connaître de manière spontanée l'état d'esprit, l'humeur ou les envies de notre interlocuteur. Chez les Asperger, cette connaissance intuitive n'est que partiellement présente ou même fait entièrement défaut, et doit être remplacée par un raisonnement conscient, ce qui occasionne un « délai de réaction » typique et certaines erreurs d’appréciation.
Exemple : si vous parlez d'un décès dans votre famille, un Asperger peut se tromper et croire que vous racontez une anecdote.

 

- Intérêts spécifiques: tous les Asperger ou presque ont un ou plusieurs intérêts spéciaux, un sujet qui les passionne et auquel ils consacrent le meilleur de leur temps et énergie. Ce sujet peut être banal (exemple : les langues étrangères, les chevaux) ou excentrique (exemple : les batteries russes du XIXème siècle). Ces intérêts spécifiques peuvent changer avec le temps ou se transformer en expertise professionnelle. L'idéal pour un employeur est de faire coïncider l'intérêt spécial et le travail professionnel, gage d'un rendement optimisé.

 

- Rigidité de pensée : nous avons tous une pensée plus ou moins souple, qui sait s'adapter aux changements de contexte, aux personnes, etc. La pensée des Asperger est moins souple. Ils ont plus de mal à improviser face aux situations imprévues. La rigidité de pensée se décline sous plusieurs traits :
-> Respect des règles : les Asperger ne traversent pas au feu rouge, même quand la rue est étroite, qu'aucune voiture n'est en vue et sous une pluie battante. Les Asperger ne trichent pas.
-> Manque de « diplomatie » : un Asperger ne modifie pas son discours en fonction de son interlocuteur. Le corollaire en est une grande honnêteté.

 

- Difficulté à gérer les changements : les Asperger aiment la routine et les travaux répétitifs. Tout changement doit être expliqué.

 

- Hypersensibilités sensorielles : les Asperger sont souvent très sensibles à certains bruits, lumières, odeurs, etc. Dans l'entreprise, il convient de veiller en particulier aux lampes à fluorescence (néons) et aux environnements bruyants (open space) : dans un tel cadre, un Asperger se fatigue vite, et de fait il est moins efficace. Par ailleurs : les Asperger ont souvent du mal à distinguer la voix de leur interlocuteur du bruit de fond, et peuvent donner à tort l'impression d'avoir des problèmes auditifs.

 

- Retrait social : les Asperger recherchent les contacts humains, mais ils y sont moins doués que d'autres. Un Asperger tendra à fuir les discussions autour de la machine à café, les soirées dites « conviviales », etc.

 

FICHE 3 : A quoi ressemble un collègue Asperger

 

Le Syndrome d'Asperger est un « handicap invisible ». A priori, rien ne permet de distinguer à vue d'oeil un Asperger, d'autant plus que le SA est méconnu et que la plupart des quelques 400 000 Asperger de France ne sont pas diagnostiqués. Un Asperger n'est ni un extra-terrestre, ni une personne difficile à comprendre, mais un collègue en apparence comme les autres.

 

Le SA se manifeste au cours des interactions sociales et professionnelles, par des comportements pouvant paraître surprenants, inattendus, inadéquats qui heurtent le « bon sens » et les conventions sociales.

 

Quelques exemples :

 

- les Asperger sont directs et intègres : un Asperger n'hésitera pas à vous signaler sans précautions oratoires vos erreurs et maladresses, même si vous êtes son supérieur hiérarchique. Ne le prenez pas mal, dites-vous que les autres employés déverseraient leur amertume dans votre dos et de manière bien plus sournoise.

 

- les Asperger ne comprennent pas les non-dits et l'implicite dans leurs relations sociales: si un(e) charmant(e) collègue l'invite à boire un verre, l'Asperger risque fort de répondre qu'il n'a pas soif.

 

- les Asperger ont du mal à s'adapter aux situations nouvelles : ils doivent avoir une connaissance explicite et détaillée du fonctionnement de l'entreprise, des usages de l'équipe et de vos attentes. Ne dites jamais à un Asperger « fais comme tu le sens », « dans un délai raisonnable », et encore moins « ne te pose pas de questions, lance-toi ! ». Ces mots n’ont pas de sens concret pour lui.

 

- les Asperger sont souvent habillés autrement que les autres : contrairement à ses collègues, un Asperger n'adoptera pas spontanément la ligne vestimentaire de votre entreprise, et aura besoin d'instructions plus ou moins explicites car il n’a aucune idée de ce que veut dire être habillé.

 

FICHE 4 : Leurs points forts sur le plan professionnel

 

Employer des Asperger n'est pas qu'une question d'éthique ou d'humanisme : il s'agit avant tout d'efficacité économique pure et simple. En effet la personne Asperger possède de nombreuses aptitudes particulières, dont l'entreprise ne peut que bénéficier.

 

En voici une liste non-exhaustive :

 

- Garantie de délais et ponctualité : les Asperger feront l'impossible pour que le travail qu'on leur donne soit terminé dans le délai prévu, quitte à travailler très au-delà du temps règlementaire en cas de besoin. Il est très probable que vos employés Asperger seront d'une ponctualité impeccable. Beaucoup préféreront arriver à l'avance pour avoir une marge et ne pas être en retard.

 

- Sérieux et souci de perfection : les Asperger sont le plus souvent perfectionnistes. Faire son travail à moitié ou s'arranger pour camoufler les imperfections de ce que l'on a fait n'est pas de leur nature.

 

- Raisonnement logique et mode de pensée créatif : confrontés à un problème à résoudre, les Asperger parviennent souvent à une solution à laquelle personne n'a pensé, et qui peut être très supérieure à celles précédemment en vigueur. Bien des grandes inventions techniques, scientifiques et surtout informatiques sont dues à des Asperger pour ne pas citer Bill Gates.

 

- Passions : les Asperger sont souvent passionnés par un ou plusieurs sujets. Si le travail que vous leur proposez correspond à leurs centres d'intérêt, vous pouvez vous attendre à des résultats remarquables de leur part.

 

- Vie privée souvent réduite : beaucoup d'Asperger sont célibataires et ne sont pas amateurs de sorties et de vie mondaine. Si leur travail les passionne, ils peuvent tout donner pour lui. Attention toutefois à ne pas en abuser : les Asperger ne savent pas dire « non » et peuvent être enclins à la dépression en cas d'abus.

 

- Les Asperger ne sont pas de mauvais éléments : calomnier un collègue dans son dos, se complaire dans les machinations pour se venger de quelqu'un ou parvenir à des fins personnelles, tenir un double langage, voilà des attitudes qui ne sont pas Asperger.

 

FICHE 5 : Les points faibles des Asperger

 

Les adultes avec le Syndrome d'Asperger présentent une série de points faibles qu'il convient de connaître pour éviter tout dysfonctionnement au sein des équipes. Notamment :

 

- Difficulté à travailler en groupe : ce point faible des Asperger résume tous les autres. Un Asperger sera plus performant sur un poste plutôt solitaire : maintenance informatique de nuit, recherches documentaires, rédaction de documents, etc. Corollaire : les Asperger ne sont en général pas de bons managers, et ils n'aspirent pas à le devenir (ceci étant, certains très hauts managers, notamment dans la finance et la haute technologie, sont Asperger mais s’entourent de personnes dans la communication).

 

- Naïveté sociale : les Asperger, faciles à manipuler et relativement sans défense, deviennent souvent les boucs émissaires de leurs collègues, et peuvent faire l'objet de diverses calomnies et manipulations. Il est nécessaire de veiller au maximum à ce que de telles situations ne se produisent pas.

 

- Faible estime de soi : les Asperger ont souvent vécu des expériences traumatisantes dans leur passé, et leur estime de soi s’en trouve diminuée. Il est donc souhaitable d'être pondéré dans les critiques qu'on leur adresse, tant pour leur épargner des traumatismes supplémentaires que pour leur permettre de ne plus auto-censurer leur créativité par des idées négatives.

 

- Refus de s'imposer et manque d'envie d'entrer en compétition avec les autres : de nombreux Asperger, par timidité ou par conviction éthique, refusent de jouer le jeu de la compétition avec leurs collègues pour prouver leur supériorité au détriment des autres. Ceci est un facteur à prendre en compte si votre entreprise est fondée sur une culture de type « up or out ».

 

- Réticence aux changements brusques : annoncer à un Asperger une tâche imprévue le perturbe profondément. Il préfère avoir un calendrier bien déterminé à au moins une semaine à l'avance.

 

FICHE 6 : L'entretien d'embauche, une étape cruciale

 

L'entretien d'embauche est un exercice particulièrement exigeant en termes de règles sociales. Compte tenu de leurs points faibles, les Asperger y sont souvent médiocres. Il est nécessaire d'en adapter les modalités.

 

Lors d'un entretien d'embauche, le candidat est, quoi qu'on en dise, de facto évalué sur des critères n'ayant qu'un rapport indirect avec son travail futur : tenue vestimentaire, manière de serrer la main et dire bonjour, jeux de regards, ton de la voix, posture corporelle, aptitude à embellir son propre passé et son CV sans pour autant verser dans le mensonge flagrant, etc..

 

Lors de ce type d’entretien, 80% des informations sont non-verbales. En général, tous les indices énumérés ci-dessus ont une pertinence certaine pour évaluer un candidat lambda, mais ces modalités de sélection sont inadaptées pour un ou des candidats Asperger.

 

Les aptitudes sociales des Asperger ne sont en rien révélatrices de leurs capacités professionnelles et intellectuelles. On peut avoir un prix Nobel et ne pas savoir serrer la main de manière convaincante ! Ignorer ce fait peut conduire à écarter des candidats d'exception.

 

Voici quelques comportements surprenants typiquement Asperger auxquels vous pouvez être confronté lors d'un entretien d'embauche :

 

- Grande modestie du candidat : les Asperger, quasiment incapables de mentir et ayant souvent une mauvaise opinion d'eux-mêmes à cause des discriminations dont ils ont fait l'objet par le passé, ne savent pas se présenter sous un jour favorable. Exemple : si un candidat affirme avoir quelques connaissances en informatique, ne vous fiez pas aux apparences : vous pouvez être en présence d'un informaticien de génie de tout premier plan.

 

- CV trop franc : presque tous les candidats « retouchent » leur CV, qu'on le veuille ou non. Pas les Asperger qui sont incapables d’imposture. Si le CV d'un Asperger énumère un certain nombre d'échecs et de passages difficiles, dites-vous qu'un candidat non-Asperger moyen en a sans doute autant, mais il vous les dissimule.

 

- Comportements déroutants du candidat Asperger lors de l'entretien : il risque de ne pas vous regarder dans les yeux, avoir l'air de ne pas comprendre certaines de vos questions, être assis d'une manière inadaptée sur la chaise, etc. Son apparence et sa tenue vestimentaire peuvent être bizarres. Dites-vous que ces particularités ne sont en rien révélatrices des aptitudes professionnelles du candidat, et que les Asperger sont souvent très motivés pour apprendre à remédier à leurs difficultés.

 

FICHE 7 : Comment faciliter l'intégration d'un Asperger dans l'entreprise ?

 

Pour faciliter l’intégration de votre nouvel employé dans l’entreprise, il faut avoir à l’esprit qu’un Asperger a généralement une moindre aptitude d’adaptation et qu’il est davantage que d’autres perturbé par l’absence momentanée de repères qui sont à construire.
Il convient donc d’accorder une attention particulière aux points suivants :

 

- Faire connaissance avec les collègues : ce processus sera plus long et moins spontané que pour un employé non-Asperger. Les Asperger ont souvent du mal à mémoriser les noms et les visages (ou à mettre le bon nom sur le bon visage), à entrer en contact avec des inconnus, et peuvent en ressentir une grande anxiété. N'hésitez pas à leur présenter tous leurs futurs collègues de votre propre initiative, et soyez indulgents pour leurs erreurs des premiers jours.

 

- Se repérer dans les locaux : le sens de l'orientation n'est pas un point fort des Asperger. Si vos locaux sont étendus, une visite guidée s'avèrera très utile. Profitez-en pour leur expliquer les différentes consignes, même lorsqu'elles vous paraissent relever du simple bon sens : quelle porte doit être fermée le soir, quelle lumière éteinte, etc.

 

- Expliquer de manière claire les rudiments des usages de l'entreprise et de sa culture interne. Un Asperger ne les « devinera » pas de lui-même. Exemples : l'heure de la pause-café et les contributions attendues de chacun, modalités du déjeuner d'équipe, tenue vestimentaire selon les jours de la semaine, etc.

 

L'idéal consiste à désigner parmi les collègues de votre employé Asperger un tuteur ou un accompagnateur qu'il pourrait solliciter pour toutes ses interrogations, fréquemment au début, puis de moins en moins souvent. Les expériences faites en Angleterre montrent qu'un tel accompagnateur joue un rôle crucial les premiers jours, et n'est plus nécessaire au bout de trois mois environ.

 

FICHE 8 : Dans l’entreprise…

 

Au bout de quelques semaines, votre employé Asperger deviendra un collaborateur comme les autres, ou presque. Dans bon nombre de cas, il ou elle aura même un rôle stabilisateur et apaisant au sein de son équipe.

 

Ceci étant, il est souhaitable de demeurer attentif à certains points :

 

- Assurez-vous que le climat au sein de l'équipe ne dégénère pas. Les Asperger ne sont pas de mauvais éléments, mais du fait de leur naïveté, il peuvent devenir le souffre-douleur de leurs collègues. Leur comportement particulier peut être mal interprété par les autres membres de l'équipe.

 

- A ce titre, veillez en particulier à ce que la machine à café et les soirées de socialisation ne deviennent pas des lieux de difficulté pour votre employé Asperger, ni des occasions où ses collaborateurs se moquent de lui en son absence. Si un Asperger est réticent à participer à une soirée entre collègues, ne vous en offusquez pas.

 

- Privilégiez la communication écrite : les Asperger sont en général beaucoup plus à l'aise pour recevoir des instructions par email plutôt que par téléphone. Ils comprennent mieux l'écrit pour diverses raisons (leur intelligence est avant tout visuelle, ils peuvent relire vos emails à volonté pour les comprendre, aucun bruit de fond ne perturbe la communication contrairement au téléphone, il y a moins d'interférences sociales, etc.).

 

- A plus long terme, préparez-vous à être surpris par un trait typiquement Asperger : la plupart des Asperger ne cherchent pas à progresser dans leur carrière. Devenir manager peut être non pas un objectif, mais un cauchemar pour un informaticien Asperger, par exemple. Avant toute promotion, demandez son avis à votre collaborateur Asperger et interrogez-vous sur ses capacités à occuper un poste de management : un informaticien de génie n'est pas nécessairement un manager efficace. Cependant, certains Asperger peuvent être remarquables dans ce domaine.

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 12:28

Non ce n'est pas une blague, ça commence à bouger dans ma campagne!

Suite à la parution d'un article dans le journal, nous avons découvert une petite association (dont je tairais le nom pour plusieurs raisons), fondée en 2009 par la maman d'un petit garçon Aspie. L'association n'en est donc qu'à ses débuts, mais il semble que beaucoup de choses soient déjà mises en place, et de nombreux projets attendent de voir le jour.

La présidente est titulaire d'une maitrise de psychologie et était chargée d'insertion professionnelle. Elle a quitté son emploi pour se consacrer à l'association, et suit des formations pour répondre au mieux aux besoins des familles et des jeunes adultes asperger. Elle dispose d'un réseau de contacts très intéressant pour faire bouger les choses.

Je suis allée les rencontrer ce matin accompagnée de ma mère, il y avait donc la présidente, et une jeune Aspie de 24 ans. Malgré le stress que cela me génère, la rencontre a été pour moi agréable et prometteuse. L'association compte déjà 3 jeunes Asperger, plus le fils de la présidente mais il est encore en parcours scolaire.

Des ateliers de compétences sociales sont organisés tous les quinze jours, et je compte les rejoindre avec plaisir! Cela fait longtemps que je cherche des choses comme ça, des thérapies cognitives et comportementales, des ateliers de compétence, mais tout est centré sur Paris et les déplacements coûtent cher.

 

Comme on l'a évoqué ce matin, ce n'est peut-être pas une bonne idée que je tente d'avancer professionnellement en "cachant" mon syndrome, puisque de toutes façons je l'ai et qu'il finit toujours fatalement par avoir des répercussions. Il faudrait que j'arrive à l'accepter, à l'apprivoiser, à avancer avec lui et même pourquoi pas, m'en servir comme d'un avantage.

 

 
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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 23:56

Voilà j'ai décidé de passer un CAP Petite Enfance en un an, par correspondance avec le CNED.

Je suis donc inscrite pour passer l'examen en Juin, j'ai commencé les cours et j'ai réussi à trouver mes stages après deux semaines de recherches intensives (vu la période tardive de l'année, toutes les structures avaient déjà beaucoup de stagiaires).

Les stages se dérouleront 6 semaines dans une école maternelle du 03 Janvier au 11 Février (pendant ce temps Judith restera à la crèche de 8h à 18h 4 jours par semaines... J'en ai le coeur fendu rien que d'y penser...)

Et 6 semaines dans une crèche (3 semaines début Mars et 3 semaines fin Avril, pendant ce temps Judith sera gardée par sa Mémé)

 

Je n'ai accès à rien avec ma licence de psycho, et je n'ai ni le temps, ni l'argent, (et peut-être ni la motivation) pour me retaper plusieurs années d'école dans l'espoir d'avoir un diplôme d'éduc ou autre....  Et avec un bébé c'est encore plus compliqué, donc...

Ca fait un bout de temps que je me dis que passer un petit diplôme rapide qui me permettrait un accès direct à une profession, ne serait peut-être pas trop mal pour moi.

 

Donc voilà, c'est parti!

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 21:36

Les trois dernières séances de mon suivi avec la psychologue de la MDPH ont été consacrées, à ma demande, à la passation d'un test de QI: la Weschler Adult Intelligent Scale  (WAIS3).

Je voulais faire le point sur mes forces et mes faiblesses, essayer de cerner un peu le fonctionnement de mon cerveau. Je n'ai pas appris grand chose que je ne sache déjà. Je me suis juste vue rassurée par le fait d'avoir un QI compris dans la norme supérieure, entre 100 et 110.

Mon QI performance est au dessus de 115, baissé par un QI verbal légerement en dessous de 100.

 

En résumé, je suis douée dans ce qui est organisation perceptive, mémoire de travail et vitesse de traitement, et j'ai des lacunes en communication.

Je pense que personne ne sera étonné de ce résultat.

Je pense aussi que la situation de passation du test, soit en situation sociale - en tête à tête avec la psychologue - et de façon orale, a interféré sur le score que j'aurais pu avoir. Je pense que mes compétences en expression écrites sont au dessus de ce que j'ai pu obtenir au QI verbal de ce test.

J'ai pu cerner également mes lacunes en culture générale, mais là encore ce n'est pas une surprise.

 

En conclusion, la psychologue a décrété que j'avais beaucoup trop de compétences pour qu'elle m'oriente vers un ESAT hors mur. Je vais devoir me débrouiller en milieu ordinaire comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent...

Retour au point de départ.

Je ne peux que réaffirmer ce que j'avais écrit dans un de mes articles il y a plus d'un an: les Asperger sont trop intelligents pour qu'on les aide...

 

Je ne sais si je dois me réjouir de cette nouvelle ou en pleurer.

 

Nous avons décidé de poursuivre le suivi tout de même, qui va s'orienter en sorte de thérapie pour reprendre confiance en moi, voire en entrainement aux compétences sociales: fixer le regard, imposer sa présence, savoir gérer une situation d'entretien, etc...

 

A suivre...

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 21:12

Le 28 Septembre je suis allée avec ma mère au rendez-vous avec la psychologue de la MDPH.

 

J'étais plutôt stressée pendant tout le long de l'entretien (enfin comme toujours) mais tout s'est bien passé.

Elle nous a dit qu'elle voulait tout d'abord faire connaissance. Elle m'a posé des questions sur mes centres d'intérêts, mes voyages, mes loisirs, mon parcours scolaire: école, collège, lycée, université... Et de fil en aiguille, avec ma mère qui développe mes réponses précises et concises, la fin de l'entretien arrive au bout de... 1h30!!!

J'avais peur de tomber une fois de plus sur une psychologue de pacotille, séchant derrière son bureau, blasée par son travail, nous écoutant d'une demie-oreille avec l'air de nous prendre pour des imbéciles...

Mais c'est avec une grande émotion que j'ai découvert une jeune femme agréable, attentive, vive d'esprit et passionnée, faisant peu à peu naitre en moi l'espoir d'entrevoir enfin le bout du tunnel. Une impression que ma bonne étoile s'est enfin levée. Une sensation difficilement descriptible.

Elle nous a raconté qu'elle revenait de Nantes (non loin de la mer) où elle avait fait une formation de cinq jours sur l'autisme, et qu'elle avait beaucoup pensé à nous, car dans sa lettre ma mère disait qu'elle lançait "une bouteille à la mer"...

 

Elle a relevé beaucoup de choses intéressantes au cours de cet entretien, comme mon manque d'estime de moi-même, et d'autres choses que je ne suis plus capable de remémorer après une semaine (ma mémoire n'a pas été entrainée depuis un moment...). Elle a été admirative de tout ce que j'ai fait jusque là, elle a insisté pour me faire comprendre que j'ai beaucoup de capacités, et que même dans mes incapacités se cachent des capacités.

Par exemple par rapport à ma fuite lors de mon oral d'anglais en M1: elle a trouvé que c'était un reflexe de survie normal, que même les animaux s'enfuient lorsqu'ils se sentent en danger (elle a une petite tendance à admirer la nature animale et rabaisser la nature humaine qui me plait bien!)

Un autre exemple, par rapport à ma difficulté à dire bonjour ou utiliser toutes ces formules de politesse toutes faites (bon, maintenant je le fais, depuis le temps j'ai appris que c'est très mal vu d'être "impoli" et je me suis adaptée...), elle pense que la majorité des gens utilisent ces formules sans réfléchir, "parce que c'est comme ça", et que justement le fait de s'interroger dessus est plutôt un signe d'intelligence.

 

Elle a dit qu'on allait continuer à se revoir, encore de nombreuses fois, qu'on allait prendre le temps, faire les choses à mon rythme, en faisant attention de ne pas me faire vivre de "trop plein".

D'ailleurs quand elle m'a demandé s'il y a quelque chose que j'aimerais faire, j'ai répondu que quoi qu'on me donne à faire je le ferai bien, elle a dit qu'elle était persuadée de ça mais qu'il fallait que je définisse ce que MOI j'ai envie de faire, que ce soit un désir qui vienne de l'intérieur, car quand celà vient de l'extérieur il y a toujours un moment où on en demande trop et ça peut exploser.

 

Ma mission pour la (les) prochaine(s) séance(s) est d'ailleurs de définir la liste de mes capacités-incapacités, et de réfléchir à ce désir, qu'est-ce que je désire vraiment faire?

 

En fin d'entretien je n'ai pu m'empêcher de lui demander à quoi tout cela allait servir, et effectivement elle va m'aider à trouver un emploi mais elle ne peut pas encore savoir combien de temps celà va prendre.

Elle m'a exposé deux solutions qu'ils ont coutume de proposer:

- l'ESAT mais elle a dit d'emblée que ça n'est pas une solution pour moi car mes capacités sont supérieures.

-l'ESAT hors mur, qui pourrait selon elle être une bonne solution, ils m'aident à intégrer une entreprise normale, effectuent un suivi, etc...

 

Elle m'a demandé de choisir la fréquence de nos rendez-vous, et j'ai dit que je voulais que ce soit le plus rapproché possible. Elle m'a dit que c'était également à moi de choisir si je voulais la présence de ma mère ou non.

J'ai donc mon deuxième rendez-vous demain et j'y vais avec ma mère. (On est encore dans la phase de "faire connaissance", remémorer le passé, développer des points importants et je pense que c'est mieux si ma mère apporte son point de vue)

 

Je risque à présent d'alimenter régulièrement la catégorie "témoignages", au gré de ce que me feront remonter ces entretiens.

 

(Et au fait, les mégères du pôle emploi ont finalement décidé de me "radier" malgré mon courrier... Tant mieux!)

 

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 22:58

Voici quelques liens en vrac qui contiennent des éléments intéressants par rapport à la scolarité, l'accès à l'emploi des personnes Asperger.

 

 

Article sur Brigitte Harrisson - Aspie Quebec

 

Concept ConsulTED - Brigitte Harrisson

 

Asperger-Integration

 

Le Syndrome d'Asperger: Guide complet - par Tony Attwood

 

Histoire de Réussite

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